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Llewella's diary

26 mai 2014

Drôle de semaine que cette dernière semaine. Sept

Drôle de semaine que cette dernière semaine. Sept jours partagés entre concerts de cornemuses (bulgares, irlandaises, limousines, de cour, jazz, ou wok'n'woll), allers-retours incessants entre Martigues, Marseille et Aix, nuits bien trop courtes que la nervosité-crampes-d'estomac-crampes-aux-mollets (réveil en hurlant à 4h du mat') n'ont pas arrangé, début de déprime au boulot, les nerfs à vif à cause des grosses journées, fatigue intense ressemblant à des débuts de rhume/bronchite, la perspective du stage qui finit bientôt, le problème du mémoire qui revient en trombe, l'envie de partir pour l'Allemagne - Belgique - Pays-Bas qui revient tout de go, et Correns, Correns, Correns, apprendre le décès de l'ex-futur beau-père vendredi soir (cancer du côlon qui durait, durait, durait), même pas le temps de lire et on est déjà dimanche, course encore dans Marseille, la Magalone, bastide baroque, jardins façon Versailles mais en plus petit, repas avec les musiciens, les balances, les perruches et puis, plus tard, un gros lapin, le faune au bras pété, balèti sous les lustres, sueur maximale, le soir méga-déprime européenne, et ce matin, l'angoisse, quoi mettre, quelle attitude, et comment ça se passe, d'abord, un enterrement orthodoxe ?

Bouclé en 25 minutes. Le prêtre qui parle en grec, personne ne pige rien. Des icônes, dorées, partout. Pour passer le temps, je révise l'iconographie byzantine. Et des bonjours-adieux-condoléances très brefs. La mère a l'air encore sous le choc, la fille tient bon, je ne sais pas ce que pense le fils. Est-ce qu'il s'en fout, comme il s'en foutait quand s'est noyé son pote informaticien-plongeur ? Je pense que je ne saurai jamais. Mais il est, dit-il, content que nous soyons venus. Je suis, je sais, contente que mes parents aient été là. Il y avait plus de monde que quand ma grand-mère est morte, mais quand même, peu de gens, finalement, au vu de la masse impressionnante de collègues qui l'entourait. Pendant neuf années, je l'ai quand même vu quasiment tous les jours, ce gars-là. Même si on n'a jamais réussi à s'entendre sur la politique, le végétarisme et le mariage homosexuel, on avait ce terrain d'entente qu'était la musique, et que partageaient les deux gosses (pas la mère, par contre, qui avait plutôt ça en horreur). Je ne pensais presque plus à lui au moment où je suis entrée dans l'église. Tout me semblait tellement irréel. Les bouquets de fleurs qui nous gênaient, tout cet or et ce type en chasuble qui débitait un charabia improbable que personne ne captait. Irréelles, aussi, les quatre silhouettes assises à quelques rangées devant moi. Anne qui serre fortfortfort, crispée, la mimine de Cyril, comme s'ils étaient reliés, pour toujours, par une chaîne invisible. Natacha qui a, pour l'occasion, ressorti un ensemble noir à dentelles (mais sobre). Et la mère qui, maintenant que j'y pense, a autant vieilli que moi, ces dernières années. Ce qui m'a plus horrifiée vendredi, après le chox, en ressassant la nouvelle, c'est peut-être moins la mort elle-même de Serge que l'obligation que j'avais, enfin, de réaliser qu'un énorme pan de ma vie était fini, parti, envolé. Sans retour possible, jamais. 

On parle, beaucoup, de ces choses-là, avec le cornemuseux. De nos rêves, de nos désirs, passés et futurs. De ce qu'on est capable de faire. On a en commun l'abandon d'un premier parcours, dans lequel nous avions allègrement foncé avant d'en être boutés. Avant de devoir reconsidérer nos "idéaux". Je ne sais toujours pas très bien si j'ai correctement choisi, mais je ne sais pas non plus si je serai, un jour, vraiment satisfaite de mes choix. En attendant, il y aura des choix décisifs en septembre, c'est sûr. 

J'ai hâte que mon stage se termine. Je commence à trouver cet entre-deux particulièrement pénible. Être payée la moitié d'un SMIC pour du boulot qui, finalement, n'a plus rien à voir avec la notion de "stage", ça m'affecte pas mal. Certes, c'est toujours mieux que de tourner en rond chez soi et re-sombrer dans la dépression. Mais, voilà... J'en peux plus de squatter chez mes parents et de dormir sur un matelas gonflable, j'en peux plus de faire la fille qui bosse alors que la boîte est censée tourner sans moi. Je veux finir ça, taper mon rapport de stage, bâcler un mémoire, être débarassée de ce blog "pro" à la con, valider mon année et mon master, et NE PLUS ENTENDRE PARLER DE LA FAC. Même si, je le sens, notre prof chérie va m'inviter à faire la guignole pour ses cours l'an prochain. 

Encore trois semaines. Faudrait ptêt que je trouve le temps d'apprendre deux-trois mots d'allemand, d'ici-là.

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6 avril 2014

still alive

Cinq mois sans un mot ici... Je bats des records, wouhou. Mais je risque de faire encore pire la prochaine fois. Vu que je ressens de moins en moins le besoin de venir raconter ma vie et mes malheurs ici. Vu que j'ai de plus en plus de mal à poser par écrit, figer, ce qui, en réalité, évolue à toute vitesse.

Il s'est passé beaucoup de choses, ces derniers mois.

Parmi les événements marquants, il y a par exemple eu : se re-casser le coccyx en faisant du ski de fond, pendant un séjour qui a aussi été très positif pour un tas de trucs (aller voir le pépé, re-découvrir sa maison de montagne bricolée et malheureusement envahie depuis peu par mon père et son bordel maladif, expérimenter les raquettes, voir les cheminées de fée). Devoir faire face à ses démons, parmi les plus anciens, encore et encore.

Croiser mon frère, des fois, et constater que sa psychothérapie a l'air de lui faire du bien (même si avec les parents, le boulot, la vie en général, mais surtout les parents, c'est toujours compliqué).

Enchaîner bronchites et sinusites alors qu'on sortait tout juste d'une gastro-entérite.

Expérimenter toutes les combinaisons possibles de douleurs nuque / crâne / yeux, à des intensités diverses, mais de manière quotidienne maintenant, un combo qui laisse mes médecins complètement pantois.

Replonger dans la déprime, le temps d'une journée, parce que j'ai (enfin) osé monter sur la balance, qui m'indique que je n'ai jamais été aussi lourde. Combo avec les dernières analyses sanguines qui m'annoncent du cholestérol (bon ou mauvais, j'en sais rien), + les muscles qui fondent parce que mon stage consiste, essentiellement, à passer des heures à bosser derrière un ordi. 

Passer plus d'une demi-heure en pleine crise d'angoisse parce qu'on n'arrive plus à monter sur un vélo sans avoir l'impression qu'un truc hyper grave (genre, mortel) va se produire.

Finalement, remonter sur le vélo (gros VTT bien lourd, freins médiocres) et aller au boulot avec. Sensations de liberté, de jambes qui travaillent, d'équilibre qui revient doucement.

Tambourin, un peu. Danse, un peu. Organisation d'un bal caritatif, gros boulot. Dommage que ma soirée soit gâchée par les colites delamortquitue.

Cohabiter avec les vieux. Abandonner tout espoir de se faire à manger, de faire sa vaisselle. Batailler pour parvenir à lancer et étendre des lessives (une semaine de délai). Lister les habitudes du paternel qui nous écoeurent. Dormir sur un matelas gonflable, dans un appartement neuf qui sert de dépôtoir.

Réfléchir. Beaucoup. Réaliser. Beaucoup. Essayer de plus considérer son corps comme une machine défectueuse qui m'aurait été imposée. Essayer d'être là, ici et maintenant, avec ses défauts et sa maladresse, parce que je suis commeçaépicétout. Pas facile. La grande mélasse n'est jamais loin. Je me rends un peu mieux compte de par quoi je suis passée. J'ai arrêté de me plaindre parce que je pensais que c'était comme ça qu'on faisait dans un monde civilisé, vu que personne ne se plaignait (ou seulement de temps en temps). En réalité, c'était juste qu'ils n'avaient pas autant mal que moi, pas aussi souvent en tout cas. Mais, moi, je ne le savais pas, je pensais que tout le monde faisait un effort similaire au mien. Alors j'ai fermé ma gueule, je me suis détruite de l'intérieur, petit à petit. Dans ce monde où la différence est une tare, je me suis très vite arrangée pour me persuader que mon existence était une erreur, me convaincre que je n'avais pas le droit d'exister.

Je me reconstruis. Progressivement. Mes peurs et mes angoisses se tarissent. Je n'ai presque plus peur du temps qui passe, des gens qui parlent, j'ai de moins en moins d'angoisses complètement irraisonnées (l'examen d'espagnol et l'épisode du vélo prouvent quand même que c'est pas fini). La fatigue n'aide évidemment pas. D'ailleurs, je ne fais plus de vraies nuits quand je suis sur Aix.

J'ai toujours cette impression de ne pas me connaître, de manquer de mots pour m'identifier. J'ai fait de l'archéologie, de la musique, de la danse, des stages de fouille, de labo, en librairie, des études de lettres avec des cours sur le monde du livre, j'ai écrit des mémoires, une tonne de dossiers et passé une flopée d'exams (et la fac ne m'a jamais autant dégoûtée), organisé des bals, et aujourd'hui je ne suis ni archéologue, ni tout à fait étudiante, ni tout à fait libraire, je suis à la frontière de tout un tas de trucs, et je crois que je ne parviendrai jamais à m'identifier autant qu'en progressant sur ces rebords. J'en suis consciente aujourd'hui, mais j'avoue que ça n'a pas été sans passer par un certain nombre de crises. Si ça va mieux, c'est que j'ai rencontré des personnes qui acceptent cette bâtardise, la reconnaissent et me permettent même d'en tirer parti.

Je crois avoir résumé, vaguement. Dans deux jours, ce ne sera peut-être plus valable. Mais je ne pense pas pouvoir de nouveau écrire avant un moment. Comme je l'expliquais plus haut, je n'en ai de toutes façons plus envie. Même mon écriture me fait mal. Lourde, inutile, futile. Vu que le côté exutoire ne fonctionne même plus, je me demande bien à quoi elle peut encore servir ici.

26 novembre 2013

piafs

2 des 3 pigeons ramenés par le Quentin pendant ma semaine aubagnaise... (motif : "Il était là, en bas, et il bougeait plus, je me suis dit qu'il pourrait passer une nuit au chaud...") :

IMGP5186 (Copier)

IMGP5189 (Copier)

N.B.: la boîte blanche derrière la caisse sur la première tof, c'est mon sèche-cheveux, et non un engin bizarre, hein...

Et en cadeau bonus, extrait de la conversation des chouettes hulottes du périph' :

(oui, le périph', ça reste quand même bruyant...)

26 novembre 2013

du temps...

    Plus d'un mois que je n'écris plus, parce que l'écriture, c'est plus facile quand tu es seule, isolée des autres par le silence de l'examen, ou en solitaire dans ton 25m² rempli de vide vaguement comblé par de la musique et des bouquins en pagaille. Or, ce soir est le premier soir, depuis un mois et demi, hors nuits passées chez les vieux pour le boulot, où je suis véritablement seule, avec mon ordi, mes BD, ma couette, mes pâtes au beurre de la flemme et mon dinosaure en peluche (Eugène, Münch et Buko traînant pour le moment en haut de mes bibliothèques, en attente d'une place plus adéquate).
    Je ne me sens ni soulagée, ni triste de cette brusque solitude. Peut-être parce que je sais qu'elle ne va durer que trois jours. Peut-être aussi parce que l'antidépresseur m'aide à ne plus avoir d'émotions complètement désordonnées et inutilement destructrices (qu'on se rassure : je reste quand même une stressée de la vie, mais en moins désespérée, ce qui n'est pas mal).
    Je suis juste un peu perturbée par ce vide immense qu'il y à présent entre mon bureau et mon lit. L'espace qui contenait il y a quelques temps encore un piano droit (c'est gros, ces bestioles...), évacué en 24 heures à peine, décision de mon père, qui m'appelle alors que je bosse à Aubagne pour le salon du livre jeunesse : "Tu es chez toi, demain ? Ah bon ?! Et Quentin ?..." Pas gonflé, toujours à l'ouest (de pire en pire, en fait...), mais j'étais trop préoccupée par le boulot pour l'engueuler, et ce n'est qu'en raccrochant que j'ai réalisé le coup dur que c'était. Sûrement que les levers à 5h45 et les journées de dix heures n'ont rien arrangé, mais j'en ai chialé, du départ de mon piano, parce que ça me rappelait une partie de mes échecs, notamment celui de "faire de la musique" sans pour autant parvenir à faire la musicienne. Heureusement que, ce soir-là, mon cornemuseux était à la maison, et qu'il avait rapporté une petite boule de plumes grises, blanches et argentées, un pigeon-flocon épuisé par le froid qui dormait dans une caisse quand je suis rentrée, à 21h. Ca m'a donné autre chose à penser et ça m'a permis d'enchaîner, le lendemain, sur un jour neuf. Aujourd'hui, je songe surtout à installer dans ce "trou" une nouvelle bibliothèque, 2m de haut sur 80cm de large, + peut-être une colonne ou une bibli basse, on verra... Ca va encore me coûter cher, tout ça.

    J'ai en partie repris le cours du temps. J'ai fait ma rentrée "à l'arrach'", car à reculons, pas vraiment eu l'occasion de me lier avec les personnes de ma promo, heureusement qu'il y a eu Aubagne. J'ai encore du mal à accepter que la Nuit du Folk de Gap soit déjà passée, que décembre soit presque là, et, en définitive, le premier semestre bientôt terminé. J'ai "allégé" au maximum toutes mes activités (danse, tambourin, etc.), d'une part parce que ça devient de plus en plus compliqué d'obtenir des sous du côté de mes parents, d'autre part parce que je voulais vraiment bosser sérieusement ; du coup, sans ces soirées qui rythmaient ma semaine, je suis un peu paumée. J'ai au passage pas mal perdu, en "forme" : je l'ai bien vu à la Nuit de Gap, j'ai plus du tout le niveau des deux dernières années... et pas le temps de l'entretenir. J'ai l'impression d'avoir pris beaucoup de poids d'un coup, alors qu'en fait je pense que la prise a été très progressive ces dernières années (sans que je ne comprenne jamais pourquoi, vu que je fais plutôt gaffe) et que le gras a petit-à-petit remplacé le muscle. Tout n'est pas désespéré... En plus, la librairie, c'est pas mal pour le maintien : entre le fait de rester debout toute la journée et celui de porter des cartons blindés de plomb bouquins, tant qu'on ne se pète pas le dos, c'est top.

    J'ai espoir de pouvoir retourner marcher, un de ces quatre. Même si je suis archi à la bourre question travail fac. Même si ma rhinite n'a probablement jamais été aussi pénible par temps froid, avec en moyenne un paquet de mouchoir pour 20 minutes de marche (calcule pour 4, 5 heures...). Même si mes maux de crâne ne sont toujours pas résolus (retour chez la neuro la semaine prochaine, je vais encore douiller question sous, merci M. le médecin traitant qui m'envoie chez des spécialistes à moitié remboursés =_='). Le must, ça serait que trouve du temps pour aller à la piscine ; pour le dos, pour l'asthme, pour le chlore tout ça.. Ca fait depuis mi-septembre que je me dis ça, que le maillot de bain, le bonnet et la serviette sont prêts, sauf que les journées et les semaines passent clairement trop vite.

    Je n'ai par contre pas encore eu le temps de m'adapter aux nouvelles températures. Et je manque de fringues. Mes deux, trois pantalons sont devenus clairement trop petits, et je fais des réactions cutanées à mon manteau le plus chaud. J'ai de plus en plus de mal à supporter certains de mes pulls, et mes chaussures sont très (trop) fines. Sauf que je suis toujours en attente de mon salaire d'Aubagne, donc pour l'instant, je reste en jupe longue / collants / chaussettes hautes, avec mon manteau Nomad's que j'aime bien mais qui est un peu léger, quoi. Surtout quand il fait 2°C + mistral (température ressentie : -5°C d'après la météo, - 12 000°C d'après moi...). Dans le pire des cas, il me reste toujours mes fringues de rando, m'enfin quand c'est pour aller faire les courses, je me sens toujours un peu con.

    Je risque de ne pas beaucoup revenir ici, ces prochaines semaines. Si tout se passe comme prévu, mon hobbit revient dans le sud jeudi pour partager ma tanière durant... six mois. Parce que finalement, après avoir passé un temps fou sur des projets belges, lyonnais et villeurbannais, le dernier espoir est venu d'Aix, de l'asso qu'on connaît bien. Reste plus que le dossier soit accepté par la fac. Ce qui est bizarre, c'est qu'il y a quelques mois, je n'imaginais pas du tout réussir à partager mon minuscule studio plus de quelques semaines. Je craquais assez vite. Et puis, les choses ne se déroulant pas comme prévu, le passage "pour deux semaines maximum" s'est transformé, le temps des recherches et des doutes, en séjour d'un mois et demi... On a pris nos marques, je crois. En réussissant, même dans un 1 pièce, à s'isoler chacun dans notre bulle, pour se retrouver aussitôt quelques instants plus tard. J'ai toujours un peu de mal à réaliser la chance que j'ai, et surtout l'écart par rapport à deux ans en arrière. Je croise les doigts pour pas tout faire foirer tout de suite.

22 octobre 2013

just received...

 

IMGP5179

from

Depuis le temps qu'il me fallait une montre ! *-* Et vu qu'en grande surface elles sont toutes moches, je me suis dit, autant porter un objet qui me plaise vraiment... J'avais déjà eu une montre à gousset, achetée sur La Redoute, plus grande et beaucoup moins jolie, qui avait cessé de tic-taquer au bout de quelques semaines. J'espère que celle-ci grignotera les secondes un peu plus longtemps que sa grande soeur...

    Ici, il se passe des choses, mais j'ai du mal à trouver du temps pour écrire. Mon cher et tendre partage ma tanière depuis une dizaine de jours et on est un peu des brêles en organisation, du coup, j'avoue, on ne fait pas grand-chose. Je fais de mon mieux pour le soutenir moralement durant cette interminable phase d'attente (toujours pas de réponse de Bruxelles, great...), et lui m'aide à tenir le coup face aux blagues de la fac (qui m'ont valu une belle crise d'angoisse hier, tiens) ainsi qu'à ma santé qui déconne. IRM la semaine prochaine, vu que la prise de sang et la radio n'ont rien donné. Je me demande si je vais pouvoir un jour arrêter de prendre l'antidépresseur qui me fait dormir 10 à 12 heures par jour pour éviter de gémir de douleur toute la journée.
    La dernière crise, ça a été en pleine rando, l'autre soir, alors que plus aucun bus ne passait et que je commençais à avoir très froid. L'angoisse. Je me voyais déjà finir aux urgences, vu que je pouvais juste plus marcher, plus rien fixer des yeux. Heureusement, l'anti-inflammatoire s'est révélé efficace, et sans effet secondaire notable. Mais je sais bien que je ne pourrai pas en prendre éternellement. Donc, en attendant, je réduis mon activité, de plus en plus. Je recommence à louper plein de trucs et j'espère vraiment que ce n'est que temporaire.

    A part ça, après moultes batailles, mon père a enfin accepté de payer mon inscription à la fac. C'était censé être quelque chose de prévu, sauf qu'au moment voulu, il s'est plus ou moins débiné. N'ayant pas droit au découvert (de 350 à 400€, qui plus est...), je me voyais mal devoir payer en plus des frais bancaires pour chèque en bois. J'ai dû insister, à en vomir, car je ne supporte pas le fait de devoir demander des sous.

    Voilà, voilà. Les choses se mettent en place petit à petit. Je ne sais pas encore si je rends mon piano pour mettre des bibliothèques vides à la place. Mon cornemuseux dit que ça risque de pas être top pour mon moral, de retourner l'instrument à France Piano. On verra. Il me reste encore pas mal de décisions à prendre. Beaucoup de choses à comprendre.

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29 septembre 2013

sun-day

La pluie qu'on attendait depuis des jours, à pourrir de chaud en débardeur et sandales, a enfin eu l'audace de passer. J'ai eu le temps de la voir s'installer, crever à grands coups d'éclairs et de roulements de tonnerre, tout inonder, puis s'éloigner doucement, pas pressée. Du coup, il fait ultra-bon. Du coup, j'irais quand même bien promener un peu, voire courir, si je suis pas trop naze dans quelques heures. Et si j'ai assez avancé dans mes lectures et dans mon boulot. Bref, tout mais pas m'enfermer au cinoche avec N., qui est vachement sympa mais avec qui je ne sais pas trop comment réagir. Je préfèrerais voir mon frérot, à qui je pense beaucoup ces derniers temps. Il a commencé à suivre un nouvel atelier d'écriture à Martigues, ça a l'air de lui plaire, et je lui ai transmis les infos d'un autre qui va bientôt débuter sur Aix. Je croise les doigts. Pour lui, pour maintenant, pour plus tard.

Traitement oblige, je dors beaucoup en ce moment. Si je n'ai pas mes 9 - 10 heures de sommeil quotidiennes, je somnole énormément. Je ne sais pas encore trop comment je vais faire sur Mouans-Sartoux, qui est quand même un gros big salon du livre, avec bien cinq jours de boulot. D'autant plus que mes douleurs cervicales / crâne / yeux finissent toujours pas revenir dans la journée. On verra... L'essentiel, c'est que j'échappe, la majeure partie du temps, à cette humeur maussade, tendance désespérée suivant les moments. Avant-hier soir, j'avais visiblement pas assez dosé, ça se joue à une goutte près ces conneries, du coup le lendemain la grande mélasse est revenue assez vite à l'assaut, dès midi c'était plié. Après-midi + soir au ralenti, ai quand même réussi à aller à Marseille pour une rencontre avec un éditeur au studio Fotokino, ça m'a changé les idées, mais j'étais pas hyper bien, du mal à parler et une tête d'enterrement. Le soir-même, j'ai dû trouver le bon compte, car ce matin, exit les pensées style je vaux rien, personne ne veut de moi, je suis seule et les autres s'en foutent, je m'en sortirai jamais, ou encore le 'suis bonne à me jeter sous un train et rien de plus. Des idées qui peuvent faire sourire, comme ça, sauf que je ne sais jamais très bien qui a raison, celle qui a retrouvé la lumière ou celle plongée dans les ténèbres. Et, de fait, quand je suis dans ces états-là, il m'est absolument impossible de penser à autre chose, tout ça m'éclate à la gueule comme une évidence.

En ce moment, je lis Kinderzimmer de Valentine Goby, ça parle du camp de concentration de Ravensbrück et le personnage principal est enceinte. Donc c'est doublement glauque (bien que pas autant désespéré que Si c'est un homme), pourtant ça me touche moins que Les jolies choses (Despentes), lu l'avant-veille. Sûrement parce que je me sens bien plus concernée par le second. J'écoute aussi beaucoup de musique, surtout de la zic à danser, et je piétine, car j'aimerais déjà être au prochain bal, me remplir de toutes ces bonnes ondes. Le dernier, c'était Malmousque, mardi, horizon magnifique, mer immense et d'encre, presque trop chaud, même à minuit. J'ai failli pas y aller, à cause de mes maux de crâne, mais la minerve m'a bien soulagée. J'ai l'impression que je pourai jamais m'arrêter de danser, c'est trop ancré, ça fait trop partie de moi aujourd'hui. Heureusement ou malheureusement, je sais pas.

28 septembre 2013

and laugh

Il semblerait qu'un drôle de hasard ait décidé que je ne sauterai pas de la passerelle du Mucem ces prochaines semaines (dommage, ça aurait fait une niouze intéressante dans les journaux, entre deux descentes à la kalach).

Hier encore, suite à mon billet, j'étais retournée sur toutes ces pages à la con, Doctissimo, Wikipedia et cie, pour voir ce qu'ils avaient fichu à la rubrique "Dépression". Ces pages, je les connais quasiment par coeur, à force de les avoir parcourues. Et elles en arrivent toujours à la même conclusion : anti-dép. Impératifs, pour éviter tout geste malheureux ; cesser le processus, le plus vite possible, passque l'urgence, c'est de garder le client patient en vie.

Je recommençais à ma demander si je ne pouvais pas, après m'être armée de courage, demander quelque chose à mon doc. En parler de manière très médicale. Trouver une solution, quoi.

J'étais vraiment pas bien, au moment d'aller dormir. Avant de m'allonger, j'ai ouvert la boîte du truc à gouttes prescrit par ma neurologue pour mes maux de tête quotidiens. J'avais peur que ça soit une teinture-mère ou autre connerie au départ, mais non. Même avec toutes les indications fournies par le docteur, j'ai quand même tenu à lire cette foutue notice.
Et là, je vous le donne en mille. Je commence la lecture. Ça débute par des choses simples.
Petit 1 : Qu'est-ce que L**... ? L** est un anti-dépresseur.
...
Wait... What ?!?
J'ai lu, lu, et re-lu les paragraphes qui dansaient sous mes yeux. J'avais du mal à réaliser ce fabuleux hasard. Ai fait gaffe à ne pas m'emballer trop vite. Parce que, des fois, ça marche pas (mon premier traitement était pas une réussite d'enfer). Et souvent, ça met longtemps (genre, deux mois) à faire effet.

J'ai compté trois gouttes. L'abrutissement a été rapide (ceci dit, moins qu'un Lexomil entier). Et 90% des angoisses, pfft : envolées. Aujourd'hui, j'ai ainsi passée une journée quasiment normale. Pas de crises de larmes, pas d'idées noires. Je rayonnais pas non plus, et j'étais certes un peu shootée, mais quand même, ça n'avait rien à voir avec les jours précédents.

Je commence seulement maintenant à prendre conscience du gouffre dans lequel je sur-nage. Je suis arrivée à un tel niveau d'auto-dévaluation et de haine de ma propre personne que je ne cherche même plus à vivre (ou, alors, dans de très brefs soubresauts). Il aura fallu qu'une neurologue me prescrive un AP et que cela illumine ma journée pour que je me rende compte de la tristesse de la situation.

Les effets ont duré jusqu'à 18h, grosso modo. A partir de là, les idées noires ont recommencé à affluer. Je n'ai pas cherché à les contrôler, les minimiser ou les faire fructifier (pas trop envie de pleurer dans le bus, je fais déjà une sale gueule) ; elles sont arrivées à plusieurs, plus balèzes que jamais.

En arrivant chez moi, j'ai pas hésité. Ça a été les 3 gouttes direct, on va pas chercher à peaufiner. Tant pis si je me couche pas avant quelques heures.

Je m'en veux beaucoup moins que la première fois. J'ai évolué dans ma culpabilité. Je sais bien que cette maladie, c'est plus tenable. J'ai plus personne à qui parler ici, alors je prends les moyens qui s'offrent à moi. Pas envie de tenter l'alcool, ça ne m'a jamais vraiment bien avancée. Alors, tu parles, une aubaine comme celle-là, je peux pas y couper.

J'ose pas encore imaginer la réaction du copain quand on en parlera. Je sais bien qu'il ne m'aime pas quand je suis comme ça, ça lui fait peur, ça lui rappelle sa propre mère quand elle a sombré. Mais je peux pas mentir éternellement. Ni à moi, ni à personne. Je trimballe cette merde depuis des lustres, et aujourd'hui je me retrouve seule avec. De fait, ça ne le regarde plus. Qu'à se mêler de ses affaires. Tu m'épaules ou tu m'épaules pas, mais si tu m'épaules pas, rends-moi ma liberté, et mes emmerdes, et mes choix à moi. Même les plus mauvais.

 

26 septembre 2013

état des lieux

(Quatrième post en moins d'une semaine... On voit bien que je n'ai pas grand-chose à faire en ce moment, ha.)

Que dire, depuis le tsunami de lundi ?...

Je me remets, un peu. Je réévalue mes objectifs. J'ai pas mal réfléchi, corrigé la ligne de mire. Je ne respire pas la joie de vivre, mais je pense que je vois mieux où je vais. A un moment, j'ai pensé à tout laisser tomber et à m'inscrire à Pôpaulemploi ; après tout, va bien falloir passer le cap à un moment, nan ?... Puis c'est la voix du copain qui m'en a dissuadée. Parce que ce serait dommage de s'incruster ici, cette année, alors que, si ça se trouve, l'an prochain...
L'an prochain ? Parce qu'il y aura un "an prochain" ? J'avais presque oublié... Tout est tellement incertain d'une semaine sur l'autre, comment veux-tu que je me projette sur douze mois, bordel ?...
N'empêche, cette pensée, c'est à peu près la seule à laquelle j'arrive à me raccrocher. Savoir que le gars que j'aime espère qu'on soit réunis à un moment ou un autre m'aura permis d'éviter une ou deux conneries (car vouey, les conneries, ça arrive vite quand on se retrouve un peu seule et un peu paumée).

L'année est déjà bien entamée et je ne suis pas sûre d'arriver à reprendre le train en route. Mais j'aimerais quand même essayer. Si toutefois j'arrive à trouver un stage qui ne me coince pas, qui ne m'oblige pas à passer les trois derniers mois de l'année cloîtrée chez moi. J'avance prudemment... Plus envie de foncer tête baissée. Le fait de prendre le temps me permet, enfin, de m'occuper de mes problèmes de santé. Je sais qu'un jour, il faudra aussi que je m'occupe du lointain fin fond, mais je n'ai pas encore le courage de m'y atteler.

Je vais aller lire puis dormir, je crois.

Les choses se mettent en place petit à petit. Mardi, le cornemuseux saura s'il peut se prétendre néo-bruxellois ou pas. Mardi, il commencera (ou non) à se mettre vraiment en quête d'une piaule et d'un coin où garer sa bagnole, il commencera vraiment (ou pas du tout) à adopter la ville. La semaine d'après, on devrait se voir quelques jours, car il a des choses à remonter, éparpillées entre ma tanière et le local associatif. J'essaie de ne pas trop ronger mon frein car je sais pertinemment que ces quelques jours vont arriver trop lentement et passer trop vite... Je cherche plutôt à me concentrer sur mes bouquins. Mais j'ai du mal.

Je vais aller lire puis dormir, je crois. C'est la meilleure chose que je puisse faire.

24 septembre 2013

hateful

[nouvelle migraine ce soir. Trois soirs de suite, en fait. Je peux pas dire autrement que ça empire : pas la douleur, mais les conditions de déclenchement. Désormais, même marcher une demi-heure avec pas grand-chose sur le dos m'en provoque une, pour peu qu'il fasse un peu chaud. Je vois un neurologue mercredi. Je suis quasi-sûre que ça ne servira à rien et que c'est un osthéo ou un kiné que je dois aller voir, mais vu l'empressement avec lequel mon doc me vire de son cabinet à chaque consultation, je crois que je suis pas prête d'obtenir une séance.]

    Je reviens ici car le "déchargement" de samedi soir s'est avéré miraculeux. Après édition du billet, j'ai vraiment senti, physiquement, un poids énorme quitter mes épaules. Ça m'a fait exactement l'effet d'un anxio : l'angoisse évacuée, tu réalises à quel point tu es ÉPUISÉ. Vidé, lessivé, éreinté. Tu étais rongé de l'intérieur, mais tant que tu étais dans cet état de déprime, tu étais incapable de t'en rendre compte. Et voilà que tu déballes tout, et alors que dix minutes avant tu été bon pour l'insomnie, tu as une grosse, grosse envie de DORMIR, sereinement. Respiration, enfin. Tout simplement miraculeux. Du coup, le lendemain (dimanche), dodo jusqu'à 10h, puis envie d'aller faire quelques longueurs à la piscine, sauf que bonnet oublié à Martigues, donc du coup => rando sur la Sainte-Victoire (trois petites heures, parce qu'ensuite je sortais).

    'videmment, le soir, avec l'entretien du lendemain, le stress était revenu, mais voilà : pendant une bonne grosse journée, j'avais carrément "kické" dehors la grande mélasse. Je ne sais pas si je suis cyclothymique, ou bipolaire, ou je-sais-pas-trop-quoi-encore, et en fait je m'en fiche, parce que je vois très bien ce qui se passe chez moi : une incroyable envie de vivre qui se débat avec un mal-être profond, présent depuis les origines. Honnêtement, je crois que si je n'avais pas croisé la danse, le trad, et tout plein de gens bien, je n'aurais pas, aujourd'hui, autant envie de vivre. Ça aurait ptêt été plus simple sans : j'aurais fini par me crever d'une manière ou d'une autre, et on n'en aurait plus parlé. Mais j'ai ça à l'intérieur de moi, donc pas vraiment d'autre choix que de vivre avec.

    J'ai remarqué que la tension entre les deux "pôles" était particulièrement puissante à certains moments, plus spécialement des moments de grands changements. Je crois que ce sont des moments où mon inconscient, ou je-ne-sais-quoi, envoie au reste du cerveau et au corps tout entier un message comme quoi il y a un truc qui "coince". Qu'on ne va pas pouvoir continuer comme ça. Que la solution ne se trouve pas parmi les chemins qu'on a sous les yeux, mais dans ceux qu'on n'a pas encore soi-même créé ; or, pour les créer, ces chemins, il faut d'abord se métamorphoser. Grossir. Grandir. Se construire de nouveaux yeux. Pour voir le Monde d'un regard nouveau.

    Je me suis reçu plusieurs claques dans la gueule, aujourd'hui. Alors qu'il y a peu j'avais commencé à avoir vraiment confiance en moi, tout (ou presque) s'est écroulé. La structure était déjà pas mal fragile, vu les chocs encaissés ces temps-ci, mais rien ne présageait la "cata" d'aujourd'hui. Ok, réaliser trop de trucs (négatifs) en même temps c'est pas bon pour le moral, ok, en rentrant j'ai eu droit à la vraie crise de larmes/d'angoisse comme ça ne m'était plus arrivé depuis un moment (avec la migraine en sus, donc trop cool). Mais en même temps, ça ne pouvait pas se passer autrement. Je pouvais pas continuer comme ça sans me prendre un mur.

    Doutes, remises en question, etc. Je commence à réévaluer l'étendue de mon immaturité. Mon absence de forme, aussi, plus exactement : mon incapacité à me "fixer" une bonne fois pour toutes, à m'affirmer en tant que "je". Ma fuite de la réalité, aussi. A moins que ce ne soit la réalité qui me fuit (yep, franchement, des fois, j'ai des doutes...). Je vois toujours pas très bien comment je vais bien pouvoir, un jour, m'y intégrer complètement ; en fait, je pense que cette idée est carrément illusoire de ma part. Sinon, j'aurais déjà trouvé ma voie, un boulot, une vraie vie, etc.

    Entre temps, je me demande à quel point je suis semblable à mon frère. Lui qui reste cloîtré quasiment en permanence chez lui, qui ne sort que pour aller voir son psy (à Martigues), qui ne veut plus adresser la parole à mes parents et qui ne sait pas déboucher une douche, cuisiner des légumes ou qui ne connaît pas le nom de la maire de la ville où il habite. Fondamentalement parlant, je ne suis pas beaucoup plus avancée que lui. J'ai eu la chance de rencontrer certaines personnes à certains moments, qui m'ont un peu fait connaître le monde, et j'ai plus d'expérience, mais en dehors de ça on a été largués dans la vie à peu près de la même manière.

    Demain soir, je vais au bal sauvage des Marseillais, à Malmousque. Il fera sûrement froid et ce sera encore la galère pour aller au petit coin, mais j'ai besoin de voir des gens, de me rappeler que y'a pas que les bouquins dans la vie. Mais avant ça, il me reste encore un tas de trucs à régler, notamment ce problème de pilule (qui ne passe pas, c'est le cas de le dire...). Et je dois réfléchir. Beaucoup.

21 septembre 2013

Tracas

[edit : si vous n'avez pas de temps à perdre, évitez de lire ce billet. Vous n'y gagneriez rien.]

 

En me relisant, je me rends compte que le billet d'hier n'est pas aussi cru que ce que je craignais. J'aurais pu aller beaucoup plus loin dans l'exhibition, vu l'état dans lequel j'étais.

J'ai été contente de revoir de la famille aujourd'hui. Mais j'avais quand même du mal à retenir mes larmes, à certains moments. Ma mère a eu l'impression que j'étais fatiguée, je lui ai expliqué que je sortais tout juste d'une grosse migraine (ce qui n'était pas faux, vu que celle-ci ne m'a quittée que le matin vers 11h). Bref, c'est pas facile. C'est à peu près aussi handicapant qu'une grippe, c'te merde. Tu fais tout plus lentement, tu as besoin de dormir beaucoup (ou alors, tu ne trouves pas le sommeil, te réveilles trop tôt), chacun de tes gestes te semble incroyablement lent et tout devient pénible, au point que la moindre sensation agréable est rembarrée au minimum vital. En gros, tu ne prends plus de plaisir à vivre. Pas étonnant que l'appétit et la libido soient en chute libre dans ces périodes-là.

Je continue à espérer que ce n'est qu'une mauvaise passe, liée à l'accumulation de tout un tas de problèmes variés, et qu'une fois que certains d'entre eux auront commencé à se résoudre, ça recommencera à aller mieux. J'ai peur mais aussi hâte de repartir en stage : d'un côté, j'ai un besoin vital de renouer des contacts, reprendre une vie sociale de manière continue ; de l'autre, je me demande si je refais pas la même connerie que lorsque je suis allée bosser en cafétéria en parallèle de la fac, à une période où j'étais complètement paumée, grosse dépression qui m'a valu un envoi direct en congés maladie (congés qui ne m'ont d'ailleurs jamais été remboursés, c'est la joie d'être à la fois salarié-e et étudiant-e). Je ne sais même pas si je dois demander des médic, au moins des anxio ; ça me dégoûte de penser ça, parce que je pensais pas un jour recommencer à en avoir besoin, à être autant handicapée, et en plus je suis terrifiée, rien que l'idée d'en parler à mon "nouveau" médecin traitant me donne des suées.

 

J'essaie d'y voir plus clair. De lister ce qui ne va pas. Déterminer l'alchimie de cette nausée.

 

> Déjà, elle arrive après une longue période de ras-le-bol généralisé, qui est allé crescendo ces derniers mois, mais qui s'est surtout focalisé sur quelques aspects humains qui ne m'avaient encore jamais autant révoltée que maintenant. Je veux parler de l'individualisme dégueulasse de beaucoup de gens d'ici, mais de beaucoup de gens de partout aussi, de tous ces connards qui enfoncent dans la tête de leurs gosses qu'ils sont des winners, qu'ils doivent avant tout penser à eux, que les autres ne sont que des merdes, que eux auront toujours raison. De tous ces gros cons en puissance qui finissent par se persuader que le profit et la jouissance sont des buts en soi, voire de vrais credo de vie. Tous ces abrutis qui estiment que des biens matériels valent bien la descente au fusil d'un ou deux délinquants (parce que ouais, l'histoire du bijoutier de Nice a fini de me faire hurler d'horreur, même si le plus terrible a sûrement été de voir que certains de mes potes avaient rallié, pour une raison ou pour une autre, la page FB bleu-blanc-rouge cheatée ; vrai coup dur, heureusement que des personnes auxquelles je crois m'ont confirmé que j'étais pas dans l'erreur, ce qui m'a permis de me calmer (un peu)).

 

> Ensuite, le départ du copain. Après pas mal de jours passés dans le même appart', mais très peu de sorties ensemble, à cause de ce mémoire à la con qui n'en finissait pas (et de quelques jours de boulot, mais qui m'ont permis de renflouer un peu les caisses). Une seule balade ensemble, finalement, et un peu à l'arrach' : partis vers 18h pour Bibemus, rentrés à 22h, ce qui nous a fait croiser deux familles de sangliers mais aussi promené dans le noir pas mal de temps. Un départ façon "Je sais pas quand je reviens", suivi de plusieurs jours où l'intéressé était absolument injoignable, et avec en arrière-plan la probabilité "Je reviendrai ptêt pas (ou alors en coup de vent, chercher mon vélo et deux-trois conneries), salut, rendez-vous au mois de mai". 'videmment, ça tombe très, très mal. Parce qu'en même temps, il y a :

 

> Gros, gros doutes sur la suite de la route à suivre. Continuer en M2 ? Laisser tomber et faire une dernière année de stages ? Les faire où, ces stages ? Il y a, d'un côté, la librairie qui m'intéresse, dont la responsable m'a enfin recontactée (après deux mails et deux coups de fil, j'avais peur de commencer à faire chier mon monde) et que je rencontre lundi (argh...). Il y a, de l'autre, le copain qui se barre PEUT-ÊTRE en Belgique, et que j'aimerais bien suivre, sauf que je ne connais absolument RIEN de l'esprit belge quant à la librairie (j'ai eu des échos comme quoi c'étaient des cons, mais va savoir), et que je ne suis jamais allée à Bruxelles, que je ne parle même pas néerlandais. Donc projet un peu chaud-bouillant à monter...

Et enfin, de l'AUTRE côté encore, il y a ma prof, qui m'encourage vivement à ne surtout pas laisser tomber le master (elle m'a bien vue venir, elle...), parce qu'en gros, si je fais ça, ma carrière professionnelle est fichue, alors que mwarf, cette année de M2, c'est pas grand-chose, je sais déjà quasiment tout, ça sera du gâteau, juste quelques petits cours à suivre pour le plaisir, et pondre un rapport de stage ainsi qu'un nouveau mémoire de recherche entre 50 et 100 pages chacun, c'est vraiment rien DU TOUT, et donc mon stage je pourrai le faire tout le temps, toute l'année, enfin pas trop quand même, y'a aussi une langue à bosser... J'ai résumé, en exagérant à peine, le discours qu'elle m'a tenu il y a quelques jours, par téléphone (une demi-heure de blabla...), et qui m'a plongée dans un profond désarroi et un doute sans fin. Parce que, bon, les 477€ d'inscription au master, je les ai même pas (c'est un peu moins de 300 si j'opte pour les stages), et : 1/ je veux pouvoir bosser cet été (deux offres refusées rien que pour cette année, ça me fout les boules), 2/ je ne veux plus foutre les pieds dans cette fac qui me déprime au plus haut point, 3/ savoir que mes "travaux de recherche" ne valent pas grand-chose mais, par contre, alimentent formidablement ceux de ma prof, ça commence à me mettre un peu mal à l'aise. J'attends lundi pour y voir vraiment plus clair, mais je crois que dans le pire des cas, je préfère encore demander le RSA que de devoir encore dépendre de la fac.

 

> D'autres tracas traînent, notamment au sujet de la danse, le trad, tout ça. Les ateliers le mardi soir à la fac, c'est fini. La question se pose donc de savoir si on retente un truc, nous, les deux seuls profs potentiels à être encore là. La blague, c'est qu'on n'en a jamais discuté vraiment. Alors que j'ai plein de trucs sur le coeur. Pas mal de déceptions, liées à pas mal de coups foireux dans l'asso l'an dernier, du coup je l'ai un peu mauvaise, je rumine, je rumine, mais vais quand même essayer de pas tout déballer. Je me plante peut-être, peut-être que quelque chose de bien est réellement possible, mais j'ai plus envie d'essayer, fatiguée d'être déçue, fatiguée de perdre du temps. Envie de me concentrer sur le boulot, rien que le boulot...

 

> J'avais presque oublié le piano. J'arrête les cours à l'école de musique. Je ne joue plus depuis des mois. Toutes mes envies de jouer, durant cette année, ont été contrecarrées par personne d'autre que ma prof d'instru. Parce que j'avais la bêtise d'apporter des partitions qui me plaisaient en cours. J'arrête officiellement cette année, mais pour moi, ça fait au moins un an ou deux que j'avais baissé les bras. Pas le temps d'atteindre un "vrai" niveau de conservatoire, et dégoûtée par le côté laborieux de la chose. Je ne prenais plus de plaisir à déchiffrer, travailler, rabâcher, écouter, jouer (enfin, essayer...). Ça n'a pas été facile de se décider, alors que tout était clair depuis longtemps. Me lever à 6h du mat' le samedi pour 10 minutes de cours (officiellement : 20 ou 25, mais on ne jouait jamais avant d'avoir parlé un peu...), consacrer une matinée + une moitié d'après-midi à ça, ça aussi, j'en pouvais plus.

La blague, c'est que ma prof ne veut PAS que j'arrête (oui, encore une, voilà pourquoi je pète un câble... =_=). Elle m'a envoyé des sms plutôt salauds alors que j'étais en grand stress, en pleine préparation de ma soutenance de stage (je passais le jour-même), je vous raconte pas l'effet... C'était du message style "Tu me déçois beaucoup", blabla. Quand je l'ai appelée deux jours plus tard pour lui expliquer ma maladresse (elle n'avait pas appris la chose par moi, qui était plongée dans le mémoire, mais par le secrétariat), elle a voulu me convaincre de mon erreur, sortant les grands mots ("c'est aussi de l'affectif", tout ça), et me laissant le privilège d'y réfléchir encore une dizaine de jours, au cas où. J'ai accepté, complètement destabilisée... histoire de me morfondre encore un peu plus.

 

> Au passage, il y a eu ma reum qui m'a un peu fait la gueule quand elle a découvert que je l'avais rayée de mes contacts Facebook. Qui trouvait pas normal que je ne la tienne pas au courant pour ma soutenance de mémoire (je l'ai prévenue LE LENDEMAIN parce que 1/ je suis rentrée chez moi à 19h, complètement crevée, et que j'ai enchaîné sur un balèti, 2/ la soutenance, je vois ça plus comme une formalité qu'autre chose, même si j'avoue, la dernière s'était tellement mal passée (M2 archéo...), que j'avais quand même les boules).

 

> Et enfin, le dernier stress sympa, c'est mon médecin qui ne veut pas me re-prescrire la pilule (pas pu prendre de rdv chez la gynéco depuis des mois, le secrétariat n'ayant pas décroché une seule fois lors de mes appels, quand j'avais le temps de m'en occuper...). Ça à cause du danger potentiel des pilules 3ème génération. De mon côté, il m'avait semblé lire (là, en fait) qu'il y avait très peu de risques si il n'y avait pas d'antécédent familial de problème cardio-vasculaire, qu'on la prenait déjà depuis plusieurs années et qu'on ne fumait pas. Mais après, n'étant pas spécialiste, j'ai pas spécialement le droit d'ouvrir ma gueule là-dessus, j'imagine... Par contre, j'ai vraiment eu envie de hurler quand le doc a plus ou moins émis l'hypothèse, pour mon cas, de revenir aux capotes, parce qu'il y a plein de dames qui se rendent comptent que la pilule, c'est pas bien. Sauf que, dans mon cas, je ne VEUX PAS revenir à des cycles-surprise, style 'je peux arriver deux fois dans le même mois comme je peux me déclencher dans seulement trois mois', avec l'angoisse permanente du pantalon taché, ou encore le réveil bien sympa dans un pyjama souillé et irrécupérable. Et ma mooncup, je l'aime bien, mais portée 7 jours sur 7, elle risque de vite me gaver.

Donc on attend mercredi (jour où je dois recommencer la prise) pour aviser. Entre temps, je suis censée voir un neurologue pour mes migraines, sauf que je ne sais même pas quand (le doc a pris le rendez-vous jeudi, mais les deux fois où je l'ai appelé vendredi c'était "Je ne peux pas vous répondre, je vous rappelle plus tard."). Et j'ai une jolie minerve à aller chercher en pharmacie.

 


Voilà, en gros (très gros, même), quelques raisons que je trouve à mon état d'aujourd'hui. Je suis à peu près certaine que personne n'aura le courage de lire tout ce pavé de m*, mais tant pis. J'ai cessé d'écrire pour être lue depuis longtemps. Ce billet est très certainement bourré de fautes et de coups de sang, mais peut-être pourra t-il me décharger, un peu.

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