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Llewella's diary
26 mai 2014

Drôle de semaine que cette dernière semaine. Sept

Drôle de semaine que cette dernière semaine. Sept jours partagés entre concerts de cornemuses (bulgares, irlandaises, limousines, de cour, jazz, ou wok'n'woll), allers-retours incessants entre Martigues, Marseille et Aix, nuits bien trop courtes que la nervosité-crampes-d'estomac-crampes-aux-mollets (réveil en hurlant à 4h du mat') n'ont pas arrangé, début de déprime au boulot, les nerfs à vif à cause des grosses journées, fatigue intense ressemblant à des débuts de rhume/bronchite, la perspective du stage qui finit bientôt, le problème du mémoire qui revient en trombe, l'envie de partir pour l'Allemagne - Belgique - Pays-Bas qui revient tout de go, et Correns, Correns, Correns, apprendre le décès de l'ex-futur beau-père vendredi soir (cancer du côlon qui durait, durait, durait), même pas le temps de lire et on est déjà dimanche, course encore dans Marseille, la Magalone, bastide baroque, jardins façon Versailles mais en plus petit, repas avec les musiciens, les balances, les perruches et puis, plus tard, un gros lapin, le faune au bras pété, balèti sous les lustres, sueur maximale, le soir méga-déprime européenne, et ce matin, l'angoisse, quoi mettre, quelle attitude, et comment ça se passe, d'abord, un enterrement orthodoxe ?

Bouclé en 25 minutes. Le prêtre qui parle en grec, personne ne pige rien. Des icônes, dorées, partout. Pour passer le temps, je révise l'iconographie byzantine. Et des bonjours-adieux-condoléances très brefs. La mère a l'air encore sous le choc, la fille tient bon, je ne sais pas ce que pense le fils. Est-ce qu'il s'en fout, comme il s'en foutait quand s'est noyé son pote informaticien-plongeur ? Je pense que je ne saurai jamais. Mais il est, dit-il, content que nous soyons venus. Je suis, je sais, contente que mes parents aient été là. Il y avait plus de monde que quand ma grand-mère est morte, mais quand même, peu de gens, finalement, au vu de la masse impressionnante de collègues qui l'entourait. Pendant neuf années, je l'ai quand même vu quasiment tous les jours, ce gars-là. Même si on n'a jamais réussi à s'entendre sur la politique, le végétarisme et le mariage homosexuel, on avait ce terrain d'entente qu'était la musique, et que partageaient les deux gosses (pas la mère, par contre, qui avait plutôt ça en horreur). Je ne pensais presque plus à lui au moment où je suis entrée dans l'église. Tout me semblait tellement irréel. Les bouquets de fleurs qui nous gênaient, tout cet or et ce type en chasuble qui débitait un charabia improbable que personne ne captait. Irréelles, aussi, les quatre silhouettes assises à quelques rangées devant moi. Anne qui serre fortfortfort, crispée, la mimine de Cyril, comme s'ils étaient reliés, pour toujours, par une chaîne invisible. Natacha qui a, pour l'occasion, ressorti un ensemble noir à dentelles (mais sobre). Et la mère qui, maintenant que j'y pense, a autant vieilli que moi, ces dernières années. Ce qui m'a plus horrifiée vendredi, après le chox, en ressassant la nouvelle, c'est peut-être moins la mort elle-même de Serge que l'obligation que j'avais, enfin, de réaliser qu'un énorme pan de ma vie était fini, parti, envolé. Sans retour possible, jamais. 

On parle, beaucoup, de ces choses-là, avec le cornemuseux. De nos rêves, de nos désirs, passés et futurs. De ce qu'on est capable de faire. On a en commun l'abandon d'un premier parcours, dans lequel nous avions allègrement foncé avant d'en être boutés. Avant de devoir reconsidérer nos "idéaux". Je ne sais toujours pas très bien si j'ai correctement choisi, mais je ne sais pas non plus si je serai, un jour, vraiment satisfaite de mes choix. En attendant, il y aura des choix décisifs en septembre, c'est sûr. 

J'ai hâte que mon stage se termine. Je commence à trouver cet entre-deux particulièrement pénible. Être payée la moitié d'un SMIC pour du boulot qui, finalement, n'a plus rien à voir avec la notion de "stage", ça m'affecte pas mal. Certes, c'est toujours mieux que de tourner en rond chez soi et re-sombrer dans la dépression. Mais, voilà... J'en peux plus de squatter chez mes parents et de dormir sur un matelas gonflable, j'en peux plus de faire la fille qui bosse alors que la boîte est censée tourner sans moi. Je veux finir ça, taper mon rapport de stage, bâcler un mémoire, être débarassée de ce blog "pro" à la con, valider mon année et mon master, et NE PLUS ENTENDRE PARLER DE LA FAC. Même si, je le sens, notre prof chérie va m'inviter à faire la guignole pour ses cours l'an prochain. 

Encore trois semaines. Faudrait ptêt que je trouve le temps d'apprendre deux-trois mots d'allemand, d'ici-là.

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