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Llewella's diary
28 septembre 2013

and laugh

Il semblerait qu'un drôle de hasard ait décidé que je ne sauterai pas de la passerelle du Mucem ces prochaines semaines (dommage, ça aurait fait une niouze intéressante dans les journaux, entre deux descentes à la kalach).

Hier encore, suite à mon billet, j'étais retournée sur toutes ces pages à la con, Doctissimo, Wikipedia et cie, pour voir ce qu'ils avaient fichu à la rubrique "Dépression". Ces pages, je les connais quasiment par coeur, à force de les avoir parcourues. Et elles en arrivent toujours à la même conclusion : anti-dép. Impératifs, pour éviter tout geste malheureux ; cesser le processus, le plus vite possible, passque l'urgence, c'est de garder le client patient en vie.

Je recommençais à ma demander si je ne pouvais pas, après m'être armée de courage, demander quelque chose à mon doc. En parler de manière très médicale. Trouver une solution, quoi.

J'étais vraiment pas bien, au moment d'aller dormir. Avant de m'allonger, j'ai ouvert la boîte du truc à gouttes prescrit par ma neurologue pour mes maux de tête quotidiens. J'avais peur que ça soit une teinture-mère ou autre connerie au départ, mais non. Même avec toutes les indications fournies par le docteur, j'ai quand même tenu à lire cette foutue notice.
Et là, je vous le donne en mille. Je commence la lecture. Ça débute par des choses simples.
Petit 1 : Qu'est-ce que L**... ? L** est un anti-dépresseur.
...
Wait... What ?!?
J'ai lu, lu, et re-lu les paragraphes qui dansaient sous mes yeux. J'avais du mal à réaliser ce fabuleux hasard. Ai fait gaffe à ne pas m'emballer trop vite. Parce que, des fois, ça marche pas (mon premier traitement était pas une réussite d'enfer). Et souvent, ça met longtemps (genre, deux mois) à faire effet.

J'ai compté trois gouttes. L'abrutissement a été rapide (ceci dit, moins qu'un Lexomil entier). Et 90% des angoisses, pfft : envolées. Aujourd'hui, j'ai ainsi passée une journée quasiment normale. Pas de crises de larmes, pas d'idées noires. Je rayonnais pas non plus, et j'étais certes un peu shootée, mais quand même, ça n'avait rien à voir avec les jours précédents.

Je commence seulement maintenant à prendre conscience du gouffre dans lequel je sur-nage. Je suis arrivée à un tel niveau d'auto-dévaluation et de haine de ma propre personne que je ne cherche même plus à vivre (ou, alors, dans de très brefs soubresauts). Il aura fallu qu'une neurologue me prescrive un AP et que cela illumine ma journée pour que je me rende compte de la tristesse de la situation.

Les effets ont duré jusqu'à 18h, grosso modo. A partir de là, les idées noires ont recommencé à affluer. Je n'ai pas cherché à les contrôler, les minimiser ou les faire fructifier (pas trop envie de pleurer dans le bus, je fais déjà une sale gueule) ; elles sont arrivées à plusieurs, plus balèzes que jamais.

En arrivant chez moi, j'ai pas hésité. Ça a été les 3 gouttes direct, on va pas chercher à peaufiner. Tant pis si je me couche pas avant quelques heures.

Je m'en veux beaucoup moins que la première fois. J'ai évolué dans ma culpabilité. Je sais bien que cette maladie, c'est plus tenable. J'ai plus personne à qui parler ici, alors je prends les moyens qui s'offrent à moi. Pas envie de tenter l'alcool, ça ne m'a jamais vraiment bien avancée. Alors, tu parles, une aubaine comme celle-là, je peux pas y couper.

J'ose pas encore imaginer la réaction du copain quand on en parlera. Je sais bien qu'il ne m'aime pas quand je suis comme ça, ça lui fait peur, ça lui rappelle sa propre mère quand elle a sombré. Mais je peux pas mentir éternellement. Ni à moi, ni à personne. Je trimballe cette merde depuis des lustres, et aujourd'hui je me retrouve seule avec. De fait, ça ne le regarde plus. Qu'à se mêler de ses affaires. Tu m'épaules ou tu m'épaules pas, mais si tu m'épaules pas, rends-moi ma liberté, et mes emmerdes, et mes choix à moi. Même les plus mauvais.

 

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